Frédéric Durand décroche l’argent aux championnats du monde vétérans

Article Corse Matin Par Julien Argenti du 16 octobre 2014  :

A Malaga, l’enseignant du club Shin Gi Tai de Borgo est monté sur la deuxième marche du podium catégorie 60 ans moins de 60 kg. La compétition a réuni un millier de combattants de 59 nations

L’exploit est presque passé inaperçu. Frédéric Durand (6e dan), professeur au Shin Gi Tai de Borgo, est devenu vice-champion du monde vétérans de judo la semaine dernière à Malaga. Une distinction qu’il a obtenue de haute lutte. « Je suis parti de Bastia en pleine grève d’Air France, j’ai eu peur de ne jamais arriver en Espagne. Heureusement, Air Corsica n’a pas suivi le mouvement et l’autre vol a été sous traité avec Air Europa.»

Une fois à Malaga, sur la Costa del Sol, Durand a pu redécouvrir l’atmosphère d’une compétition internationale. Six ans après son dernier championnat à Bruxelles.

C’est connu, quand les Espagnols font quelque chose, soit ils le font bien, soit ils ne le font pas. «Le judo n’est pas très populaire là-bas. Mais comme l’Espagne est un immense pays de sport, il y avait une vraie ferveur autour de l’événement. »L’organisation était royale. Plus de 1000 combattants qui représentaient 59 nations.

Au milieu de tout ça Frédéric Durand. Et un représentant de la Ligue Corse ?

« Non, j’ai voulu garder mon indépendance. Enfin quand je dis voulu, j’ai été contraint et forcé. J’ai dû assumer tous les frais à mon compte. Transports, hébergements, inscription. Ça pèse comme budget mais c’est le prix de la passion.»

«Un combat tactique, gagné par pénalité»

Au niveau des tatamis, le Corse a prouvé qu’il n’avait pas fait le voyage pour rien. Sa médaille d’argent en catégorie M7, à savoir 60 ans et moins 60 kilos, ne souffre d’aucune contestation. Même si au départ, l’aventure avait mal débuté.

Pour son premier combat du tournoi, le tirage a offert Anatoly Petrov, champion du Monde et d’Europe en titre. « Et j’ai perdu comme un gamin. Sur un ippon d’école. En fait, je suis rentré sur le tatami sans repères. J’étais complètement dans l’inconnu et le Russe en a profité. »

En judo, la première défaite n’est pas cruciale. « La compétition est construite sur un concept de poule. Donc pour mon deuxième combat je me suis tout de suite remis dedans. » Il battu Sergio Honda, un Brésilien. Comme son nom ne l’indique pas. Et enfin pour le duel décisif, il a pris le dessus sur le Suisse Hans Nessensohn. « Un combat tactique, gagné par pénalité. »

Sa performance lui laisse tout de même un goût amer. Celui d’avoir débarqué à un Mondial sans véritable entraînement. « D’un point de vue qualitatif, il m’est impossible de trouver des adversaires dans ma catégorie en Corse. Mais ça, c’est le bassin de population qui le veut. Lors des derniers mois, je me suis préparé à la compétition mais pas au judo. J’ai couru, enchaîné les abdos, sans jamais combattre. Et on ne remplace pas le combat.»

Pour autant, Frédéric Durand fixe déjà rendez-vous à Amsterdam pour les prochains championnats d’Europe. « J’ai une revanche à prendre contre Petrov. Je suis sûr que je peux le battre.» Et ainsi transformé son argent, en or.